mardi 5 janvier 2016

«La Presse» sans presses

Stéphane Baillargeon dans Le Devoir.
Couverture de la dernière publication papier en semaine.

Voilà, c’est fait. Plus de 130 ans après sa fondation, La Presse poursuit sa nouvelle révolution en abandonnant le papier à partir de ce matin. Les éditions de la semaine disparaissent au profit des plateformes numériques, dont La Presse +, 100 % tablette. L’impression du dimanche était déjà passée à la trappe il y a quelques années.
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À la fin 2015, le taux de pénétration stagne autour de 81 000 abonnements payés en semaine, avec plus de 30 000 exemplaires payants de plus le samedi. Par son tirage, La Presse de ce début du XXIe siècle ne fait donc guère plus que celle du début du XXe, dans une population beaucoup plus nombreuse. Ce seul rapport illustre le déclin des quotidiens depuis cent ans. Comme le dit un récent rapport de la Brooking Institution, les journaux sont des dinosaures médiatiques et il y a longtemps que la comète a frappé.

Par contre, La Presse + revendique déjà le cumul hebdomadaire moyen de 333 000 tablettes en semaine. Le plan d’affaires ne dévoile pas ses objectifs précis tout en avouant reposer sur une distribution de masse, seule capable de justifier des tarifs publicitaires eux-mêmes capables de générer à nouveau des profits.

Il faut aussi compter l’abandon total des impressions, qui économisera 30 millions par année, dit la direction. Malgré quelque 160 mises à pied cet automne, l’usine à infos (ce n’est pas péjoratif) emploie toujours quelque 600 employés, dont 283 dans la salle de rédaction, la plus grande du Québec. Elle occupe symboliquement l’espace des anciennes rotatives.

Jean-Hugues Roy, spécialiste des nouveaux médias de l’UQAM, salue « la valeur de l’expérience » audacieuse qu’il a découverte là. Pour lui, La Presse + est maintenant une entreprise de technologie. « Ça m’a frappé au cours de mes visites dans la salle de rédaction ces dernières années, écrit-il sur jhroy.ca. J’y ai senti la même vibe que j’ai ressentie lorsque j’ai visité Microsoft, Amazon, Ubisoft et différentes entreprises de la Silicon Valley. »

L'article complet ici.

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